Et si on changeait le monde ? Cyprien - Orend

18:59

Bonjour mes trésors, 
aujourd'hui j'ai le plaisir de vous présenter la première interview de 
Et si on changeait le monde ? 

Et l'invité du jour est un ami, un designer que je pourrais qualifier de hors normes, 
et qui je pense participe à tirer notre société vers le haut.









Salut Cyprien, est-ce que tu peux te présenter ?

Je m'appelle Cyprien, je suis étudiant en design produit.
 Auvergnat d'origine, je vis à Roubaix City et mon délire c'est de bricoler.

Tu bricoles quoi ?

Tout et n'importe quoi ! C'est sans limite, le cuir, le textile, le bois, mais aussi sur infographie, pour moi bricoler c'est être curieux, chercher à comprendre comment sont faites les choses. 

( Cyprien à cousu les trois quarts de sa garde robe )

Pour toi être designer c'est quoi ?

C'est poser les questions que le gens ne se posent pas par manque de temps et leur trouver des réponses. Je pense que c'est également amener la population à se questionner sur sa position de consommateur et d'individu vis à vis du système dans lequel il est. Mais aussi réfléchir pour le futur.  Perso, je cherche la transparence dans tous mes actes.



Du coup si tu devais te définir en 5 mots tu dirais quoi ?

 Philosophe, curieux, testeur, designer et un peu voleur (rires)

Voleur ?

Il me semble que pour produire des produits avec éthique et des matériaux de belles qualités, en tant qu'étudiant on est obligé de louvoyer entre les règles. 

Est ce que ça signifie que la société ne nous donne pas les clés ou des opportunités pour développer ce qu'on souhaite ? 

Oui et non, 
oui parce que nos milieux font qu'on se crée des réseaux sociaux, 
et qu'on peut échanger avec n'importe qui, 
et non car les parcours scolaires standard ne donnent pas vraiment d'opportunités. 

Pour moi c'est plus intéressant de se créer un parcours à côté des lignes établies.






Tu peux nous l'expliquer ton parcours ? 

Ouais, j'ai commencé par un Bac S, que j'ai eu je vous assure (rires) 
puis une fac d'histoire de l'art. 
Il faut savoir je côtoyais déjà en S, beaucoup d'Arts Appliqués qui m'ont ouvert sur leur réseau. 

Ensuite j'ai fait une mise à niveau arts appliqués à Angoulême, et maintenant je suis en deuxième année de BTS design de produit à l'ESAAT de Roubaix. 


Et ce parcours, il t'a apporté quoi ?

Une facilité à déroger aux règles je pense, au quotidien je n'ai pas vraiment d'horaires fixes, je fonctionne avec le système D et je démarche tout et tout le monde pour n'importe quoi.


Ton rôle tu le vois comment ? 

Je dirais, apprendre à connaître le monde qui m'entoure pour l'améliorer comme je peux :) .
Après je pense qu'on ne peut plus être isolé dans notre coin, si on veut se diversifier et faire des produits de qualité, les collaborations sont nécessaires, pour moi la mondialisation c'est que tu ne peux plus être tout seul (rires). 

Elle te permet de diversifier en faisant quand même les choses à 100%, et puis c'est enrichissant d'avoir sans cesse quelqu'un pour te remettre en question. Je pense qu'un designer qui ne se remet pas en question n'a pas d'intérêt. On est dans un cercle qui tend à s'ouvrir mais qui peut rester très fermé et se confronter au quotidien à des dizaines de personnes différentes, c'est essentiel. 

Plus personnellement collaborer ça me permet de développer une poésie dans mes produits que je n'ai pas forcément, et de partager mes savoirs-faire techniques.


Pour toi la société actuelle c'est quoi ? 

Un putain de paradoxe, je pense qu'il n'y a plus vraiment de milieu, mais 2 extrêmes, 
les gens qui s'enrichissent d'un côté et ceux qui galèrent de l'autre. 
Même culturellement, il y a ceux qui ne sont plus tirés vers le haut de la culture et l'élite. 

Tu penses qu'il n'y a plus de classe moyenne ? 

Non parce que les gens ont du mal à accéder à une qualité de vie, ceux qu'on appelle la classe moyenne s'en tirent aussi difficilement puisqu'elle n'a plus d'aides. 
Et les fossés se creusent aussi sur les acquis sociaux franchement.









C'est l'heure de la question qui fâche : 
Ton avenir tu le verrais comment?

Sincèrement, je ne me vois qu'à six mois ou un an max et encore, plutôt d'un point de vue émotionnel. 

Sinon je me fixe des objectifs de consommation ou de vie, 
mais pas des étapes dans mon avenir professionnel. 


 C'est quoi ces objectifs ? 

Ces objectifs visent une richesse culturelle personnelle, sociale et matérielle 
à atteindre à plus ou moins long terme. 
Mais c'est pas étudié, les opportunités font que j'essaye de les atteindre. 


Donc dans 5 ans tu ne sais pas ? 

Non j'ai des projections sentimentales, et un idéal de vie, 
mais ce n'est pas défini par mon boulot, 
et puis je pense qu'on est une génération qui à l'avenir risque de devoir combiner travail alimentaire et passion alors je préfère que mon futur ne soit pas défini par mon taff (rires)


Et dans 10 ans alors ? 


Je pense qu'on est à un moment charnière et du coup 
c'est impossible de savoir dans quel sens on va basculer. 


Mais toi tu aimerais quoi ?


J'aimerais que les investissements locaux forment l'investissement mondial, 
et que l'on vive de manière propre. 


C'est à dire ?


Avec une responsabilité environnementale et sociale. 







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Tu as créé ta marque il y a trois ans, 
elle s'appelle Orend, qu'est ce que c'est ?


Je commençais à bricoler notamment avec du bois et du cuir, et je voulais créer une sorte de pseudo, qui serait comme un label de qualité pour mon boulot. 
"Orend" ce sont des produits standard qui cherchent à mettre en valeur la qualité du travail, 
du matériau, sans négliger la fonction et qui restent
accessibles. 



Orend ça vient de quoi ? 

De Hannah Harend, pendant un cours de Philo (rire) la phonétique me plaisait, 
c'est un mot inventé qui peut signifier ce que tu veux, pour moi c'est la conscience de soi et de l'environnement.



Tu produis quoi ?


Des accessoires, de la coutellerie et des objets du quotidien basés sur des techniques d'artisanat.
Je fais aussi de la série limitée d'objet de design qui pour le moment ne sont pas commercialisés sous ma marque.









Je sais que pour toi la notion de coût est importante 
tu peux nous expliquer pourquoi ?


Pour moi améliorer le quotidien, c'est aussi rendre le design accessible 
et ça passe par sensibiliser un public qui manque de moyens. 
C'est démocratiser la qualité, qui est actuellement réservée à une élite.

Et puis sensibiliser ce public c'est aussi faire fonctionner le bouche à oreille, c'est faire de la communication pour mon boulot, au final tout le monde s'y retrouve.


Et des pièces éthiques à tes yeux ça signifie quoi ?


C'est avoir une conscience professionnelle, être honnête sur ses produits, le matériau, à la conception et même dans la quantité de production. Une grande série peut être éthique si elle est transparente pour le consommateur. 

Et c'est aussi un accès du design à tous.


Est ce que tu aimerais dire quelque chose pour finir ?

Peut être un conseil : c'est de vous émerveiller au quotidien et d'être 
(des putains) de curieux, je pense que cette naïveté c'est la clé. 


Donc être et rester des gamins ? 


Ouais le plus important c'est de se faire plaisir


et le mot de la fin ? 



Hum Bisous ? 








Merci Cyprien!






Merci à tous de soutenir ce projet, 
je vous remercie pour tous vos petits mots adorables

À bientôt 

XX

Salomé


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